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Publié par SNUDI FO 95

Les conséquences de l’épidémie de Coronavirus dans les écoles sont marquées par le flou des consignes délivrées aux directeurs d’école. Jour après jour, sur leur messagerie, voire sur leur téléphone, ils reçoivent des consignes parfois contradictoires, parfois non règlementaires et souvent inapplicables.

Les directeurs en première ligne
Pendant deux jours, les directeurs d’école se sont retrouvés en première ligne pour organiser l’accueil des enfants de soignants, souvent sans consignes claires de leur inspecteur de l’éducation nationale ou alors très tardives. Parfois les communes n’avaient pu organiser l’accueil de ces enfants sur le temps de midi ou après la classe, obligeant ainsi les directeurs à trouver eux-mêmes des solutions
Alors que, contrairement aux chefs d’établissements, ils ne sont pas supérieurs hiérarchiques, il leur a été demandé dans plusieurs départements d’être présents dans les écoles et de désigner eux-mêmes les adjoints qui seraient mobilisables. Et bien sûr tout cela sans aucun matériel de protection : ni masque, ni gants, ni gel hydro-alcoolique !
Le SNUDI-FO rappelle que :

  • C’est aux autorités hiérarchiques (inspecteurs d’académie, IEN…) et non aux directeurs d’organiser l’accueil des enfants de soignants sur la base du volontariat
  • C’est aux recteurs et IA DASEN de fournir le matériel de protection nécessaire aux enseignants volontaires (masques de protection, gants, gel hydro-alcoolique)
  • Les directeurs d’école sont avant tout des enseignants, professeurs des écoles ou instituteurs, et n’ont aucune obligation de se rendre à l’école s’ils ne sont pas volontaires.
  • Les directeurs d’école ne sont pas supérieurs hiérarchiques et n’ont pas à désigner les collègues volontaires pour garder les enfants de soignants

Pour le SNUDI-FO, les IA DASEN et les recteurs doivent protéger les personnels volontaires
Aujourd’hui, mardi 17 mars, nombre de directeurs se sont retrouvés seuls dans leur école, sans aucun matériel de protection, avec des enfants de soignants, les mairies ayant en effet demandé à leur personnel municipal de rester chez eux suite aux interventions du Président de la République et du 1er ministre.
Pour le SNUDI-FO, les IA DASEN et les recteurs doivent protéger les personnels en fournissant le matériel de protection nécessaire aux enseignants volontaires pour assurer l’accueil des enfants de soignants : masques de protection, gants, gel hydro-alcoolique...
Avec la FNEC-FP FO, le SNUDI-FO affirme : "Le gouvernement ne doit pas tirer profit de cette situation pour instaurer un droit à géométrie variable, et ainsi mettre en danger la santé et la sécurité des personnels. (…) Les personnels n’oublient pas que c’est à l’occasion d’un conseil des ministres destiné à faire face à la maladie que le Premier ministre a dégainé l’arme du 49.3 pour imposer, «au nom de la démocratie», une réforme des retraites rejetée par l’immense majorité. Le président Macron le sait : c’est pour cela qu’il a annoncé la suspension des réformes, à commencer par la réforme des retraites. Mais la suspension n’est pas le retrait. Pour FO, le retrait de la réforme des retraites reste plus que jamais à l’ordre du jour."

Le 17 mars 2020.

Courrier du SNUDI FO 95 au DASEN du Val d'Oise
le 17/03/2020  
 
Monsieur le directeur académique,
Depuis hier lundi 16 mars, des enfants de personnels "indispensables à la gestion de la crise sanitaire" sont accueillis dans les écoles par des personnels "volontaires". Cette démarche est nécessaire dans la crise épidémique qui se développe et pour permettre la mobilisation des salariés de santé notamment.
Si aujourd'hui, des IEN remercient les personnels "volontaires" qui l'ont parfois été de façon injonctive dans certaines circonscriptions ou s'ils en appellent à la "solidarité" des personnels, un problème central demeure : celui de la protection des agents mobilisés comme des enfants accueillis.
Après les annonces du président Macron lundi 16 au soir, du "confinement" généralisé même si le mot n'a pas été prononcé, il est inacceptable et irresponsable qu'aucun matériel d'hygiène et de protection ne soit fourni de façon systématique aux collègues présents dans les écoles qui accueillent des enfants.
Dans son courriel de dimanche soir, Mme la Rectrice de Versailles indiquait qu'il n'était "pas possible de fournir des masques aux personnels qui seront présents". En plus d'être volontaire, doivent-ils également se fournir ou se fabriquer leur propre masque ?! De plus, les consignes données dimanche soir ne sont pas respectées dans beaucoup des écoles du département (aucun essuie-mains jetable, pas de personnel de ménage depuis lundi, pas de gant voire pas de savon...). Ceci est d'autant plus indispensable lorsque le respect des "gestes barrière" est difficilement appliccable par les enfants, surtout les plus jeunes.
Il ne suffit pas d’appeler les Français à se « hisser à la hauteur du moment » ou répéter que "nous sommes en guerre" selon le Président de la république : il faut donner immédiatement au service public les moyens, les "armes" pour faire face, il faut que les personnels volontaires puissent travailler en toute sécurité, que leur santé soit préservée.
Nous vous demandons, Monsieur le directeur académique, de prendre la mesure des différents manques dans les écoles du département encore ouvertes afin d'y remédier au plus vite.
Veuillez croire, Monsieur le directeur académique, à notre entière considération.

 
Vincent Sermet, secrétaire départemental Snudi FO 95