lettre ouverte à la DASEN du 24 mars sur la gestion de la crise sanitaire et l'absence de remplacement dans les écoles du Val d'Oise
Madame la directrice académique,
Les personnels du 1er degré du département font tous le constat de la circulation active du virus dans les écoles depuis ces derniers jours. Mais ils constatent surtout l’absence de mesures de protection les concernant et au final le mépris de l’institution à leur encontre !
Voici quelques exemples :
- Aucun masque protecteur pour les personnels (spécialement FFP2) n’est mis à disposition dans les écoles (FO revendique depuis des mois que ces masques protecteurs soient fournis). Ces masques seraient pourtant essentiels, particulièrement dans les écoles maternelles, en présence d’enfants non masqués, non testés, et ce même en cas de symptôme !
- Des mesures d’éviction à géométrie variable sont prises dans les écoles : des ATSEM, des animateurs sont placés massivement en isolement (comme cas contact) tandis que des enseignants et des AESH dans la même situation ne sont pas considérés comme tels.
- Comment peut-on considérer que les personnels (enseignant et aesh) d’une classe fermée pour 3 cas positifs en élémentaire (enfants « masqués ») ou pour 1 cas positif en maternelle (enfants non masqués) puissent ne pas être considérés « cas contact » car portant un masque (non FFP2 évidemment), alors que dans le même temps les diverses réunions sont limitées de façon drastique à 6 personnes (même dans une vaste pièce… avec des adultes masqués) ?!! Ainsi, il est demandé aux enseignants de ces classes fermées de venir dans leur école… pour faire du remplacement dans une autre classe !
- Des écoles maternelles se retrouvent sans aucune ATSEM présente, ceci pose un problème évident de sécurité des élèves, bien au-delà de la seule problématique sanitaire. Dans certaines, il est même prévu que des parents, volontaires et bénévoles, « remplacent » les ATSEM…
- Plus généralement, les élèves des classes innombrables d’enseignants non remplacés se mélangent aux autres classes et surchargent les effectifs globaux de chaque classe. La sécurité n’est plus assurée.
- Les piscines sont désormais réouvertes aux écoliers, précisément au moment où se multiplient les contaminations en milieu scolaire dans notre département !
- Le plan « petit déjeuner gratuit à l’école » vient d’être relancé à Villiers le Bel (les élèves des classes élémentaires mangent donc dans les classes…) alors qu’un protocole drastique est censé être appliqué pour la restauration scolaire.
Si les personnels dans leur ensemble ne souhaitent pas une fermeture généralisée des écoles, ils ne peuvent plus accepter d’être maltraités et non protégés pour défendre un affichage politique de maintien des écoles ouvertes « quoi qu’il en coûte » et surtout sans aucun moyen supplémentaire.
Ils exigent un accès facilité aux tests (salivaires et PCR) pour tous, un contrôle plus rigoureux des cas contacts (des enfants de parents testés positifs sont présents dans les écoles ; les enfants de maternelle (cas contact) reviennent sans aucun test au bout de 7 jours par exemple…) et la généralisation du dépistage gratuit de tous (adultes et enfants), en particulier dans les écoles maternelles.
Pour le SNUDI FO, ce n’est pas faute d’avoir alerté sur le problème du non-remplacement depuis des semaines, ce n’est pas faute d’avoir exigé, à tous les niveaux, le recrutement des personnels supplémentaires indispensables, notamment les candidats inscrits sur les listes complémentaires des concours CRPE !
Dans ce contexte dégradé et anxiogène pour tous, les personnels attendent des actes concrets :
- Un recrutement immédiat et massif d’enseignants et de personnels de santé de l’Education nationale (infirmières et médecins fonctionnaires d’Etat)
- un accès rapide, facilité et gratuit à la vaccination pour les personnels de l’Education nationale qui en font la demande
Soyez assurée, madame la directrice académique, de notre attachement à porter les revendications des personnels.
Pour la commission exécutive du SNUDI FO 95 réunie le 24 mars 2021,
Vincent Sermet
secrétaire départemental