Compte-rendu d'audience FO avec le DASEN mardi 4 octobre 2022 : évaluations d'écoles, organisation et gestion du remplacement dans le 1er degré, gestion problématique de l'inclusion et gestion des AESH
La FNEC FP FO 95 a été reçue pendant 2h par le DASEN, l'IEN-A, le Secrétaire Général et la DASEN adjointe en charge de "l'école inclusive".
Concernant les sujets plus particuliers au 1er degré, voici les interventions FO et les réponses du DASEN et des représentants de la DSDEN.
1) Évaluation d'école
Le SNUDI FO 95 a indiqué au DASEN sa position défavorable à ce dispositif et a demandé que les écoles s'étant positionnées dès ce début d'année scolaire pour ne pas y participer soient entendues.
Le DASEN a présenté le dispositif des évaluations d'écoles comme issu de la loi Blanquer et du Conseil d’Évaluation de l’École. Concernant ce dispositif, le DASEN a commencé par dire : "C'est inscrit dans la loi", "Ce n'est pas optionnel", "C'est tous les 5 ans".
Le SNUDI FO 95 a rétorqué que d'un point de vue purement réglementaire, il n'y avait pas d'obligation pour les personnels des écoles à se soumettre à une évaluation d'école. FO a d'ailleurs rappelé que de nombreux DASEN (Calvados, Charente, Gard, Puy de Dôme, Yonne, Gironde, Seine Maritime...) ont acté en septembre 2022 que le volontariat resterait la règle cette année dans leur département.
Le DASEN a répondu que ce n'était pas le choix de la rectrice de l'académie de Versailles actuellement.
Dans tous les cas, rien dans les obligations de service des enseignants du 1er degré ne peut les contraindre à subir une évaluation d’école sous quelque forme que ce soit ! Rien dans les obligations de service des enseignants ne peut leur imposer de mettre en œuvre une « autoévaluation », qui plus est avec les parents, les élèves, les personnels municipaux, les « partenaires » ou les élus locaux ! Rien dans les obligations de service des enseignants ne peut leur imposer de supporter une « évaluation externe » !
Mais tous les moyens et toutes les pressions sont utilisés pour les mettre en place !
A la dernière question du SNUDI FO 95 demandant une réponse concrète du DASEN aux écoles refusant d'entrer dans le dispositif, le DASEN a précisé qu'il s'agissait pour lui de convaincre les écoles de s'y engager mais a finalement reconnu qu'aucune sanction n'était prévue contre ces écoles et collègues.
Refuser la mise en place d’une évaluation d’école n’est donc pas un acte de désobéissance : c’est simplement faire respecter ses droits, son statut et ses obligations de service. Le SNUDI FO 95 appelle donc les personnels à refuser collectivement de mettre en œuvre les évaluations d’école et à prendre contact avec le syndicat pour faire valoir leur statut (modèle de prise de position du conseil des maîtres en cliquant ici) !
2) organisation et gestion du remplacement
Le SNUDI FO 95 a alerté le DASEN dès la rentrée sur la désorganisation de la gestion du remplacement depuis la rentrée (lire ou relire le compte-rendu du Comité Technique du 2 septembre)
Plus d'un mois après la rentrée, le SNUDI FO 95 a rappelé que la situation restait chaotique avec des dysfonctionnements remontés chaque jour par les collègues remplaçants eux-mêmes et par les écoles.
Le Secrétaire Général de la DSDEN reconnaît ces difficultés (pas de mission attribuée pour certains BD "oubliés", BD affectés en doublon sur un remplacement, mission d'un remplacement donnée alors qu'un remplaçant est déjà présent sur les lieux, nouvelle mission attribuée aux BD ayant déjà une mission prévue, absences non remplacées qui durent sans réponse, télescopage entre circonscriptions et DIPER qui attribuent des missions différentes, incompatibilités entre l'application ARIA et Andjaro etc.)
A cela, le SNUDI FO 95 ajoute toutes les situations de BD placés par défaut sur des missions non considérées comme du remplacement car non pourvus à la rentrée (complément de temps partiel, décharge de direction...), les privant de fait des ISSR ou les BD placés sur un remplacement long ou à l'année dans leur école de rattachement, les privant également des ISSR.
Mais, au lieu de prendre acte que le problème principal est le nombre trop important de remplaçants gérés par chaque gestionnaire de la DIPER et d'en tirer les conséquences - pour rappel 5 gestionnaires (un 6e a été récemment ajouté) s'occupent des 650 collègues BD du département -, le secrétaire général répond que "tout est en train de se résoudre"... et que 50 contractuels sont prévus en renfort pour des missions de remplacement dans la zone Est.
Chacun comprend ainsi la volonté claire de précarisation du poste de remplaçant, notamment par le choix de ces contractuels qui ne percevront aucune ISSR...
Après avoir souligné le problème des remplaçants refusant notamment des remplacements dans l'ASH ou en fonction des localisations éloignées, avec des arrêts maladies ponctuels pour échapper à ces missions ponctuelles, le Secrétaire Général a finalement déclaré que les chiffres des autorisations d'absence n'étaient pas plus élevés que pour le reste des enseignants du département...
Dans tous les cas, le SNUDI FO 95 a répondu que les conditions de travail des BD s'étaient objectivement détériorées avec cette nouvelle gestion et que personne n'y gagnait : le fameux taux de remplacement n'est pas amélioré, les écoles ne bénéficient pas de plus de remplaçants et les choix/préférences des BD (mater/elem, remplacements courts ou long etc.), lorsqu'il serait possible d'y répondre, ne sont que trop peu pris en compte.
Le mépris des remplaçants et des écoles n'a que trop duré !
L'uberisation du remplacement doit cesser !
A aucun moment, le SNUDI FO 95 ne remet en cause les compétences des gestionnaires de la DSDEN mais force est de constater que la gestion par 26 assistantes de circonscriptions a l'avantage de la proximité et d'un nombre plus restreint de remplaçants à gérer dans chaque circonscription. De la même façon, Andjaro censé réduire les tâches des personnels administratifs d'après le discours de la DSDEN, a surtout pour résultat concret de réduire le "coût" des remplaçants, notamment en ISSR.
Le Secrétaire Général de la DSDEN répète qu'il faut laisser se dérouler cette année avec les nouvelles modalités de gestion avant d'en faire le bilan... que les choses vont "rentrer dans l'ordre".
Le SNUDI FO 95 n'est pas adepte de la méthode Coué ni crédule de ce discours d'enfumage. Il continuera de porter les revendications urgentes des BD et des écoles, notamment à l'occasion de l'audience intersyndicale prévue mercredi 12 octobre à 14h.
Dans cette situation, le SNUDI FO 95 avec l'intersyndicale départementale, appelle à se réunir massivement devant la DSDEN mercredi 12 octobre à partir de 13h pour faire entendre que les personnels (BD ou non) n'acceptent plus le traitement dégradé des remplaçants et du remplacement.
3) Gestion quotidienne problématique de l'inclusion dans les écoles et gestion des AESH
Le SNUDI FO 95 a commencé par faire le constat, comme chacun peut le faire dans son école, qu'il y a toujours plus d'élèves avec notification de handicap et toujours moins d'accompagnement par les AESH. Les places en structures spécialisées n'ont jamais aussi été inaccessibles. L'inclusion systématique, à tout prix, sans orientation possible au cas par cas des élèves selon la nature et la situation de handicap fait des ravages ! Ce n'est pas nouveau mais cela s'accentue particulièrement en cette rentrée et c'est un problème central dans de nombreuses écoles du Val d'Oise.
La DASEN adjointe a souhaité contredire ce constat... en donnant le pourcentage d'augmentation d'élèves notifiés depuis 5 ans (42%) et celui d'augmentation du nombre d'AESH (47%) sur la même période. Elle précise que 47 AESH viennent d'être recrutés après les 100 nouveaux recrutements en septembre... Pour autant, elle reconnaît que des collègues AESH ne se sont pas présentées à la rentrée (des démissions cet été ou à la rentrée...) et qu'il est difficile de ne pas perdre ses personnels.
Qui pourrait honnêtement en être étonné pour des personnels précarisés, sans statut, sans formation avec des salaires de misère dans des conditions de plus en plus difficiles !
La réalité sur le terrain est bien une raréfaction des heures de suivi pour une grande partie des élèves qui ne peuvent bénéficier que d'une AESH "mutualisée", bref toujours moins d'heures d'accompagnement voire pas d'heure du tout pour beaucoup d'élèves reconnus en situation de handicap.
A la rentrée de septembre, la DSDEN donnait elle-même le chiffre de 600 élèves sans accompagnement dans le département !
Le SNUDI FO 95 a insisté sur la problématique des AESH déplacées en fonction des "priorités" sans prendre en compte a minima leurs différents besoins et contraintes (difficultés de type médical, frais occasionnés par des trajets plus longs, travail sur le temps de midi sur une école particulière...)
Le SNUDI FO 95 a dénoncé la maltraitance des personnels AESH : certaines AESH ont été déplacées 3 ou 4 mois en un mois, d'autres sont prévenus d'un changement d'affectation par SMS, pour d'autres des consignes contradictoires par le directeur, l'enseignant référent, l'IEN quant à l'accompagnement d'élèves...
Pour beaucoup d'AESH, il y a une perte de sens de leur mission qui se limite pour beaucoup à de la "surveillance" d'enfants en situation de handicap dits "prioritaires" qui se sauvent de la classe, tapent, mordent, griffent... qui ne progressent pas voire régressent d'un jour à l'autre.
A la situation dégradée dans de nombreuses écoles d'Argenteuil par exemple, sans médecin scolaire et avec un grand manque d'AESH, le DASEN répond que la moitié des postes de médecins scolaires sont actuellement vacants dans le département... et qu'il n'y a pas de vivier de recrutement !
Plus que jamais, les revendications portées par FO pour un VRAI STATUT, un VRAI SALAIRE, une VRAIE FORMATION pour les AESH et l'abandon des PIAL deviennent indispensables !
Plus que jamais, le SNUDI FO 95 invite les collègues, les écoles à se saisir massivement des fiches RSST, à remonter systématiquement les incidents, les problèmes, les manques etc. à contacter le syndicat (07.69.17.19.54) afin que nous vous apportions notre aide.